À la suite d'un «attentat terroriste» dans une banque à Ottawa (une action directe me semble un terme plus juste), il semble y avoir eu une levée de boucliers au sein du «mouvement» anarchiste. Plusieurs personnes tentent de se dissocier de l'action comme on se tiendrait à l'écart de la peste bubonique, allant même jusqu'à spéculer ouvertement sur la place publique que ces dernierEs sont fort possiblement des agents provocateurs. Et à la limite, on se moque bien (chez certainEs) qu'il s'agisse de véritables agents provocateurs ou d'un groupe radical légitime. On accusera le groupe de jouer le jeux de la police, qui bien sûr n'aurait pas déplacé d'effectifs pour le G8 et le G20, n'eut été de cette action. Cela me rappelle tristement la guerre civile en Espagne, où on accusait les gens qui revenaient du front et qui s'étaient pourtant battus contre les troupes de Franco, d'être eux-mêmes des fascistes. Mais passons.
Alors qu'il n'y a eu aucune victime (contrairement aux évènements en Grèce) et que l'action a été entreprise aux petites heures du matin, donc au moment où personne travaillant dans l'édifice n'aurait pu être blessé, le geste a été condamné par plusieurs, de façon à peine voilée. Dans tout ça on oublie complètement le message du communiqué qui accompagnait l'action, bien qu'on présume que les radicaux et radicales l'ont lu. Comment auraient-ils/elles puent remarquer que le groupe responsable de l'action ne se définissait pas comme étant anarchiste autrement?
Je réitère mes propos tenus sur le blog «Voix de faits», à savoir que : «Je comprend que certaines personnes n'aiment pas ce genre d'actions et surtout ne peuvent se les permettre, mais de là à condamner de façon à peine voilée...Si ce sont effectivement des anarchistes qui ont fait le coup, y'a de quoi se sentir larguéEs.»
Il n'y a pas qu'une seule façon de résister à l'oppression et je ne vois pas comment on pourrait qualifier ceux et celles qui ramassent de l'argent pour aller à Toronto de participer à la véritable résistance et ceux (et celles?) qui ont fait le coup de la banque à Ottawa de faire partie de l'avant-garde révolutionnaire (commentaires entendus sur la voie publique à la suite des évènements).
Je n'ai pas voulu pointer du doigt qui que ce soit directement, ne trouvant pas une telle chose constructive. De toute manière, certains commentaires ont été faits sous l'anonymat, d'autres par des personnes que je ne pourrais clairement identifiées et certaines organisations concernées par ma critique ne semble pas avoir de position officielle sur la question (ce qui ne veut pas dire que celles-ci n'ont pas de position officieuse).
En terminant, cet épisode me rappelle certaines accusations qu'avaient fait madame Françoise David lors du Sommet des Amériques en 2001. Par calcul politique, probablement. La même raison qui a poussé certaines organisations ou individus à sortir publiquement à la suite des évènements survenus à Ottawa. Ironiquement, Québec Solidaire demandera par la suite aux gens même que madame David a condamné sur la place publique en 2001 de voter pour son parti réformiste à la dernière campagne électorale du Québec.
Certaines personnes passeront l'éponge, d'autres garderont la chose en mémoire.