dimanche 20 décembre 2009

Copenhague et la société du spectacle

« C'est un peu la société du spectacle au niveau mondial, mais l'enjeu est simple : à Copenhague, il y aura 15 000 membres d'ONG, 5000 journalistes, 500 blogueurs… et deux décisionnaires par État. » http://www.rue89.com/2009/12/04/copenhague-le-top-10-du-marketing-climatique-128745

Ce n'est pas cet aspect qui m'est venu à l'esprit quand j'ai songé à écrire un billet sur le sujet, mais ça démontre clairement le déficit démocratique qui subsiste dans une société libérale qui prône la «démocratie représentative». La plupart des gens présents au sommet et qui s'intéresse à l'évènement ou aux questions environnementales n'ont aucun mot à dire dans le débat comme tel. Ils ne peuvent que commenter sur le débat lui-même, les prises de décisions qui en découlent (si on prend des décisions) et leurs conséquences.

Ce que j'ai voulu dire, c'est que cette rencontre est selon moi un méga stunt publicitaire pour nos dirigeants politiques et les entreprises nationales et transnationales. Ce n'est pas les faits qui comptent dans notre société, mais l'image. L'important n'est pas de faire quelque chose à propos du réchauffement climatique, mais de démontrer qu'on veut faire quelque chose... même si dans le fonds on s'en contre-crisse.

C'est ce que je pensais avant la rencontre comme telle et je n'ai pas changé d'idée depuis. Ils ont adopté un accord politique non contraignant, ce qui signifie qu'ils seront libres de faire ce qu'ils veulent chacun de leurs bords. Même si une entente à valeur juridique aurait été adoptée, on peut se demander qui l'aurait fait respecter. Quand Stepen Harper considère que Kyoto « est essentiellement un complot socialiste qui vise à soutirer des fonds aux pays les plus riches» et que le gouvernement conservateur affirmait en février 2006 « que les objectifs de Kyoto étaient «irréalistes et inaccessibles» et que le gouvernement ne pouvait plus honorer ses engagements de réduction des GES», je ne vois pas à quoi on pouvait s'attendre de nos dirigeants. (Wikipédia)

Cela me rappelle les Objectifs du millénaire adoptés en 2000 et qu'on doit atteindre en 2015. On a beau faire des promesses, si on ne les respecte pas par la suite, ça ne sert strictement à rien de positif, à moins que berner la population entière soit considéré comme étant un objectif louable. C'est un peu le principe même de nos élections et qui encore une fois, démontre toute l'ampleur de la supercherie de notre système et du spectacle comme forme de représentation politique, sociale et économique. On regarde la parade et si on y participe, on ne décide en rien au niveau du trajet ou au niveau du contenu.

Ceux (et celles?) qui craignent un «gouvernement mondial vert» ou les «éco-fascistes» peuvent dormir sur leurs deux oreilles.

Nous avons un gouvernement mondial (au service des entreprises), mais il ne sera jamais vert. Il est brun marde et le restera.

Et nous avons des fachos au pouvoir, mais ils ne seront jamais écolos.

PS: Notez ici qu'on peut faire un lien entre le brun et les fascistes. Les chemises brunes en sont une preuve historique indéniable, incontestable et qui punch en estie à la fin d'un billet.

samedi 12 décembre 2009

1984

Je n'avais pas l'intention d'écrire sur le sujet (d'autres l'on sûrement mieux fait que moi), mais l'article de Renart demandait une réaction et une réponse.

Voici donc son billet en question et ma réponse, où j'ai apporté une petite correction :

Lépine dans le pied

«Ce qui me vient à l’esprit en premier avec la commémoration de la tragédie de Polytechnique, c’est que Marc Lépine était un malade mental. Alors, qu’on s’en serve pour justifier quelconque cause est une bonne manière de marcher sur des oeufs. Sinon, de carrément démontrer, par le rapprochement, une image bien sombre.

Dans le fond, la plus grande tare de Marc Lépine pour les hommes est d’en avoir été un. Pour les femmes, c’est d’avoir échafaudé sa folie autour d’elles. Au-delà des vies humaines gâchées, il a seulement propulsé la guerre des sexes à un niveau extrême, dans toute son inutilité.

Son héritage est un boulet aux pieds de tous. Il entache les crédibilités, ajoute du suspect aux discussions. Qui prendra simplement la part du masculin aura un regard beaucoup plus dur qu’en vérité, qui prendra la part du féminin aura l’écume à la bouche alors qu’en réalité c’est de la simple salive, pour lubrifier les mots.

L’ultime souhait que j’ai, c’est qu’il soit mangé au plus vite par l’Histoire. Aussi dans le sens de : c’est de l’histoire ancienne…»


Je ne vois pas en quoi il est incorrect de souligner qu’il s’agissait d’un crime mysogine, dans la mesure où il a en effet visé spécifiquement les femmes. Je ne nie pas qu’il souffrait d’une maladie mentale, mais ça n’empêche pas pour autant la nature de son crime. Hitler et Staline étaient eux aussi dérangés (en doutez vous?), est-ce que ça veut dire qu’on devrait taire ce qui s’est passé à travers l’Histoire? Le génocide au Rwanda aussi. Et le gars a eu toute sa tête pour ce qui est de choisir ses victimes. Là-dessus, il a éxécuté ce qu’il avait en tête.

Je trouve normale qu’on parle de l’évènement et qu’on soulève la nature mysogine du geste posé. Selon moi, on le doit aux victimes et à leurs proches. Ce qui est incorrect, c’est de dire que tous les hommes sont des Marc Lépine en puissance ou poutentiel et de généraliser. S’il s’agit d’une minorité, c’est à la majorité de se faire entendre et de dénoncer ce qui s’est passé et de faire en sorte que cela ne se reproduise plus. Que ce soit en traitant mieux les maladies mentales, par le contrôle des armes, en ayant des plans d’urgence en place dans les endroits publics et en continuant de faire comprendre à tous et toutes, que le racisme, le sexisme et tous ces ismes qui mènent à la haine des autres à cause de leurs différences, ça ne passe plus.

Je ne suis pas d’accord avec l’État d’Israël et la façon qu’on certains d’eux de toujours ramener le génocide des années 40 pour tuer à petit feu les Palestiniens et les Palestiniennes, ça ne veut pas dire que je vais conclure qu’on doit oublier tout ça, que ce sont de vieilles histoires et que la plupart des Allemands sont gentils.

Et oui, la plupart des Allemands et Allemandes sont sympathiques, mais on ne peut pas oublier comme ça.

Sinon, ce sera 1984.

Ce l’est déjà sur biens des points…