vendredi 15 janvier 2010

Tout le monde se crisse d' Haïti

Ici par tout le monde, j'entends principalement les médias de masse, la classe politique et tous les enculés qui vont profiter de la crise pour s'en mettre plein les poches. Je ne doute pas que des gens bien intentionnés tenteront de faire du bien dans tout ce gâchis, reste que les salopards seront probablement en vedettes.

Alors qu'il était à peu près impossible de trouver de l'information en 2004 lorsqu'un coup d'État a été planifié à partir du Canada pour renverser le régime au pouvoir en Haïti, les médias se précipitent sur la tragédie survenue en Haïti afin principalement de faire augmenter leurs cotes d'écoutes, leur seule raison d'exister finalement, car c'est ce qui rapporte du $. Puisqu'il s'agit d'une catastrophe naturelle et que nous n'avons rien à nous reprocher en tant qu' Occidentaux, il est acceptable voir même favorable de diffuser largement la nouvelle.

Pourtant le malheur des Haïtiens et des Haïtiennes est directement lié à notre manie de s'ingérer dans leurs affaires, contrôlant ainsi leur destinée. Si les journalistes mentionnent souvent l'immense pauvreté de ce pays, ils n'en mentionneront pas la source, soit l'impérialisme à la sauce occidentale, la mise en application de la théorie des «avantages comparatifs» et le manque de fair play des Occidentaux quant au respect des «règles» concernant le «libre marché». La misère de ce pays est systémique et historique, mais on ne peut la comprendre si on se refuse de faire une mise en contexte.

Au lieu de ça on se pette les brettelles sur l'aide apportée par les États-Unis, la France et le Canada, alors que tous ces pays sont responsables de la pauvreté de ce pays maudit. Le seul fait que l' Afghanistan et Haïti soient les deux pays dans le monde recevant le plus d'aide au développement par le Canada devrait nous sonner des cloches : http://www.canadainternational.gc.ca/haiti/bilateral_relations_bilaterales/canada_haiti.aspx?lang=fra.

On veut nous faire avaler la pilule de l'impérialisme et du militarisme en nous donnant du nananne, mais la sauce ne prend pas. Le colonialisme utilisait la même recette en construisant des écoles et en amenant des médecins.

L'éducation populaire est plus que jamais nécessaire, car sans elle on ne peut s'attendre à ce que la population comprenne les évènements qui les entourent, ici comme ailleurs.

Et on ne peut se fier aux médias de masses pour faire ce travail, n'en déplaise à André Pratte.

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