mardi 20 juillet 2010

Détruisons nos chapelles

Alors que nous devrions rechercher l'unité afin de régler les multiples problèmes qui nous entourent, nous continuons de nous enfoncer dans une «logique» du moi j'ai raison, toi tu as tord. Nous citons nos auteurs favoris, nous répétons leurs théories comme des perroquets et ainsi, nous cessons de réfléchir par nous-mêmes.

Mon message sera probablement mal compris, surtout suite au «débat» (où tout le monde se relisait soi-même sans lire les autres, donc il n'y a jamais eu d'échanges réels ou fort peu) qu'il y a eu il y a peu autour de Chomsky et Baillargeon, mais c'est le propre des marginaux et marginales de demeurer incompris.

Je ne voudrais pas que les gens cessent de débattre et si c'était le cas, je serais staliniste. C'était d'ailleurs mon malaise par rapport à cet appel à la fin des «chicanes inutiles». Si l'on veut une démocratie directe, il y aura des divergences d'opinions et des façons différentes de voir les choses. C'est ça, une véritable démocratie, pas la farce qu'on nous impose à coup de fric, à coup de flics.

Seule chose c'est qu'il est difficile de débattre si tout le monde se repli sur soi-même et s'enfonce dans sa propre vision du monde en s'étouffant avec leurs propres convictions inébranlables.

J'aime bien l'idée que l'on puisse piger des idées par ici et des idées par là. Qu'on puisse en prendre et en laisser et qu'on relativise. Si nous agissons autrement, ne sommes-nous pas tous et toutes des intégristes?

Car le ni Dieu, ni maître des anars devrait inclure l'ensemble des penseurs anarchistes.

J'attends mon accusation de post-modernisme avec impatience!

PS : Je suppose qu'on soulèvera l'ironie que je critique l'idolâtrie tout en mettant ce vidéo, d'où l'idée de ce texte est partie. Mais vous ne seriez pas très originalE, car j'ai moi-même soulever l'ironie de la chose à la fin de mon texte. Sachez que je ne suis pas contre toute forme de source d'inspiration, ce qui selon moi est impraticable ou hypocrite. Toutes nos idées viennent de quelque part, que nous les reformulions ou pas. Il est juste important de comprendre ce point et de réaliser qu'un être humain est mille fois plus important qu'une école de pensée, qu'une croyance ou une idée.

Il est aussi parfois réconfortant de reconnaître nos idées ou nos émotions à travers un texte ou une chanson et ce même si on ne récolte aucun commentaire par la suite.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Pas con!

Anonyme a dit…

Une « idée que *JE* trouve bonne » ou « une idée cohérente et juste » ?

Je veux dire, n'importe quelle idée, SELON NOUS, peut paraître bien attirante, juste, réelle, etc. mais si c'est au final du faux, du n'importe quoi, de l'illusion gratifiante, c'est une perte de temps ou un rêve sans rien de concret.

Enfin.

Mouton Marron a dit…

Je ne comprends pas ton objection, Agitateur. C'est évident qu'il y a des idées qu'il ne vaut pas la peine de défendre, telles que l'esclavage ou la violence conjugale. Mais est-ce que cela signifie qu'il y a une idée qui représente le Bien suprême, et que ceux qui ne la défendent pas sont dans le tort?

Les gens sont différents, et je pense qu'ils peuvent très légitimement vouloir vivre de manière différente, tant qu'ils ne font de mal à personne.

Anonyme a dit…

Partie 1/2


J'admets ne pas avoir été clair. J'aurais tendance à dire « c'est là le piège de la postmodernité ! » pour répliquer à ton commentaire, mais tu n'y comprendrais rien. Non parce que tu n'as pas les connaissances, mais parce que je m'explique pas en profondeur.
En fait, la postmodernité est un sujet si grand, si large, que je ne peux pas vraiment répondre avec perfection. C'est encore tout nouveau, tout frais et il y a multitudes de débats, de discussions et d'analyses qui s'entre croisent à ce propos. Je suis en pleine étude là-dedans, mais je vais tenter de définir ce que j'entends par ce terme et ensuite rapidement dire pourquoi c'est un piège.
La postmodernité est un concept utilisé en sociologie pour définir la période qui soi-disant termine, finalise, suit la modernité. Cette dernière est caractérisée par la période des Lumières et sa raison universelle, transcendantale (il n'y a qu'Un : la Raison, la Vérité). Tout le discours, toute la mentalité visait l'Homme Nouveau, l'Avenir, le Futur, le Lendemain; bref, ce qui viendra. Avant la modernité, c'était plutôt les valeurs traditionnelles.
Donc, la postmodernité ici c'est l'après Lendemain, l'après Vérité, l'après Raison Universelle : c'est le rien, le vide, le néant, le relativisme, le « tout se vaut », la fin de l'Histoire, le « vivre dans le moment présent car il n'y a plus rien après », le « c'est tout ce qui reste », le « les alternatives n'existent plus », et ainsi de suite.
Ce qui caractérise principalement la postmodernité c'est sa logique de la diversité, sa pluralité infinie où il n'y a que « différentes manières de vivre » et que « chacune est bonne à qui se doit ». Il n'y a plus de modèle, plus de sens universel, plus de projet collectif. C'est l'idéologie de la non-idéologie, le totalitarisme du non-totalitarisme sous le couvert commun des mots « démocratie » et « liberté ». Mais ces mots ne veulent strictement rien dire vu qu'il n'y a plus de sens universel en soi : qu'entendons-nous par démocratie et liberté ? Il n'y a plus de définitions universelles comme dans la modernité où le mouvement communiste était lourdement menaçant et extrêmement cohérent dans sa visée. Malheureusement, il a été lui aussi victime de la postmodernité (trotskysme, léninisme, maoïsme, etc).

Anonyme a dit…

Partie 2/2 (désolé ça l'a très mal sorti)

Le problème ici, c'est qu'elles s'inscrivent toutes - et je dis bien *TOUTES* - dans la logique capitaliste. Vivre de façon différentes, certes, mais dans le capitalisme. Vivre selon ses valeurs, ses idées, ses besoins, certes, mais dans la contrainte capitaliste perçue non pas comme une totalité (qui englobe toute la vie, humaine ou naturelle) mais quelque chose de transhistorique, de « fondamentalement dans la nature humaine depuis toujours ». Vivre en rêvant, certes, mais se conformer au capitalisme sous peine d'être marginalisée ou exclue (comme si c'était une grosse communauté territorialement dessinée où on peut rentrer et sortir en tout temps).

C'est là le piège.

Les gens sont différents, oui. Il y a différentes idées, oui. Le problème, c'est que toutes ses pensées, toutes ses idées, toutes ses mentalités sont intrinsèquement - et malheureusement - orientées, guidées, aspirées, menées, régulées par la totalité capitaliste qui dépasse le simple et banal « système économique basé sur la propriété ». Y'a rien qui échappe à la totalité capitalisme, au type de relation sociale capitaliste. Les relations amoureuses, les moeurs, les grèves, les manifestations... tout est recyclé par la totalité capitaliste qui en tire profit. Rien ne lui échappe, et c'est ça qui est extrêmement frustrant.

Et quand tu parle de « mal à personne », j'imagine que c'est en lien avec l'agression qui, fondamentalement, est mauvaise peu importe la situation, le contexte, et ainsi de suite ? Parce que même si mon patron ne me fait pas de mal en soi en tant qu'individu, en tant que classe il assure son existence et exploite ma force de travail, tout en maintenant la totalité capitaliste qui s'imprime dans notre langage, notre psyché, nos faits et gestes, et plus. Aussi, il devient dépendant de ma force de travail et devient lui-même victime de la totalité capitaliste parce que s'il cesse, il tombera dans ma position de classe sociale sans nécessairement se définir comme telle ! (Je suis un patron dans ma tête, mais prolétaire dans ma condition de travail).

Bref, cette logique postmoderne n'entre aucunement en rupture avec la modernité : ce n'est que la prolongation non pas de la modernité, mais du capitalisme qui, comme le dit Frederic Jameson et David Bell, au lieu de se limiter dans l'économmie et la politique, s'insère dans la culture en affectant l'art (cinéma, littératures, etc), le sport, l'information et bien plus encore.

Si je ne suis toujours pas clair, je pense que je vais devoir écrire un énorme billet sur mon blogue (chose que je ne veux pas vu que j'étudies encore à ce sujet).

Anonyme a dit…
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Anonyme a dit…
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Anonyme a dit…

P.S.: http://fr.wikipedia.org/wiki/Postmodernit%C3%A9

Un résumé quand même cool. On y trouve l'instrumentalisation, l'individualisation, la fragmentation sociale, la technico-spécification, et encore. Tout ça dans une seule et même logique : les impératifs du marché capitaliste, soit plus de concurrence et plus de rentalibités.

Meilleur exemple : BP. Toutes les idées pour arrêter la marée noire sont bonnes ! Y'a plus qu'à savoir laquelle est la plus efficace et la moins couteuse pour la compagnie.

Voilà l'absurdité crasse et envahissante, mais silencieuse, de la totalité capitaliste ! Être aliéné, s'aliéner et jouir de son aliénation sans même s'en rendre compte !

C'est dégueulasse.

Mouton Marron a dit…

"Et quand tu parle de « mal à personne », j'imagine que c'est en lien avec l'agression qui, fondamentalement, est mauvaise peu importe la situation, le contexte, et ainsi de suite ?"

Non, justement. Si je ne peux pas m'émanciper à l'extérieur du capitalisme, je considère qu'on me fait du mal. Les patrons, peu importe leur magnanimité, ça reste des patrons à la tête d'une hiérarchie qui a pour but de marcher sur la gueule des masses. Il ne faut pas compliquer les choses. Faire souffrir, c'est faire souffrir.

Anonyme a dit…

C'est un défi de la post-modernité ;). Mais ça peut être aussi un plaisir, celui d'élargir ses vues, de mieux appréhender. Si les bases communes sont difficiles à poser (et ce n'est peut-être pas si mal), l'ennemi est plus facile à désigner : la violence, dans toutes ses formes, sauf peut-être celle que l'on peut s'appliquer soi-même (en douceur j'entends) pour identifier ce qui nous bloque dans nos parcours respectifs.

Nous ne vivons pas dans un monde de bisounours, soit, et l'ubris est bien une composante fondamentale de l'humanité. Cependant il s'agit d'une affaire de canalisation et de possibilité. L'ubris ravage et viole, mais il est aussi la racine du rêve. Choisissons nos limites.