La platitude de la paix sociale
La platitude de la paix sociale Tenir un blog n'est pas très séditieux. C'est un espace de libre expression qui peut être intéressant, mais son impact sur l'ordre établit est bien mince voir inexistant. Le travail et les études demeurent routiniers, si ce n'est abrutissant et d'une lassitude quotidienne. Les quelques manifestations ponctuelles ont guère plus d'impact qu'un simple blog, dans la mesure où elles ne menacent pas les fondements du système capitaliste et en modifie rarement les contours de nos jours.
Malgré sa fin en queue de poisson, la grève étudiante de l'hiver 2005 fût un moment fort excitant pour ceux et celles qui la vécurent à fond. Bloquer le pont menant au Casino, occupation et blocage des ascenseurs de la Bourse de Montréal, indiquer à des camions de marchandises de rebrousser chemin avant leur destination (blocus économique), occupation du Conseil du Patronat, barricades improvisées au Complexe Desjardins et au Cégep du Vieux Montréal (une tradition dans le dernier cas), métros populaires après l'action de la journée, puis balancer des pavés et toutes sortes d'objets dans la rue afin de semer la police avant un commando bouffe (rappropriation de nourriture dans un restaurant chic de Montréal). Ma vie n'a jamais été autant ponctué d'actions et de gestes de rébellion où pour une rare fois dans ma vie, je me suis sentie vivre à fond des expériences hors du commun. Rien n'a égalé depuis ces évènements qui malheureusement, ne se sont pas reproduits ou non pas débouchés vers autre chose, si ce n'est que la dissolution du mouvement et la sclérose des militants et militantes.
Ce sentiment de pouvoir et de rappropriation de la vie à du être ressentie dans les banlieues parisiennes en novembre 2005, dans les rues de Montréal Nord à l'été 2008 puis dernièrement en Grèce avec les émeutes qui ont suivi le meurtre d'un jeune adolescent.Mais ces révoltes sporadiques sont une exception dans cette mer de conformisme et de business as usual.Non seulement la paix sociale nous éloigne de tout changement social, mais elle nous prive de l'excitation que l'on ressent lorsqu'on sort des sentiers battus et se rebelle contre la société rétrograde.La paix sociale, c'est la mort de l'âme, si elle existe.
jeudi 13 août 2009
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